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Le palmarès est exceptionnel. En plus de 40 ans de carrière, Robert Cray et son band ont tout empoché. Cinq Grammy Awards dans la catégorie blues, une intronisation au Blues Hall of Fame, des titres à succès dont la liste ferait pâlir d'envie n'importe quel artiste et deux guitares Stratocaster à son nom.

Pourtant, loin de se cacher derrière ces chiffres impressionnants qui coupent court à tout débat sur son statut de légende, Robert Cray reste ce un bluesman discret, humble au toucher doux et poétique. Et si la maturité est définitivement là, on retrouve la même envie, la même passion que chez le jeune Robert du début des années 80, celui qui mesurait sa chance de jouer avec son idole Albert Collins, celui qui n'a eu de cesse de créer des passerelles entre le blues, la soul et le RnB.

Toujours modeste, ce grand guitariste garde en tête qu'il « faut sortir de son propre chemin quand on écrit ». Et s'il prend un sentier de traverse, celui-ci a vite fait de devenir la voie principale d'un blues aux racines ancrées dans l'Amérique noire. Grâce à sa guitare d'abord, dans les doigts d'un musicien qui sait capter les vibrations de l'air pour emmener nos sentiments où bon lui semble et pour nous capter dans une transe où les harmonies du blues se marient parfaitement à des sonorités venues du jazz, du gospel ou du funk. Grâce à sa voix ensuite, dont la polyvalence et la sophistication n'ont rien à envier aux grands chanteurs comme Bobby « Blue » Band ou Sam Cooke.

Quand on écoute les deux ensembles, on ne peut qu'être projeté dans l'univers de cet artiste de génie, dont le feu ne s'éteint pas au fil des décennies, mais au contraire, s'attise ! Car comme Guitare Magazine aime à nous le rappeler, « Robert Cray ne fait pas de la musique, il écrit l'histoire ».

Source : GDP / octobre 2024