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Il a le look et la dégaine de l'américain moyen. Divorcé, un peu de ventre, deux filles qui le font tourner en bourrique et une attitude un brin looser. Pourtant, Louis C.K. est l'un des humoristes les plus connus de sa génération. Des lignes noires, aussi absurdes que trash, toujours politiquement incorrectes mais sur lesquelles on adore rire. Parce que Louis C.K., en se moquant des autres, se moque surtout de lui-même avec une sensibilité qu'il cache sous un stand-up brillamment incisif.

Le T-shirt noir et le jean comme invariable tenue de scène, il érige la grossièreté et la beaufitude au rang d'art. Mais ici, pas question de rester au ras des pâquerettes. Si ses premières vannes font souvent lever des sourcils un peu offusqués, on comprend bien vite que l'artiste se sert de cet humour lourdingue pour élever le débat, comme une lunette dans laquelle il regarderait sa propre existence pour essayer de s'en extirper.

Un bourbier, qui, finalement, ressemble presque comme deux gouttes d'eau au nôtre. Relations, solitudes, sexe, paternité... Aucun sujet ne semble tabou pour cet adepte de l'humour noir, parfois sordide, qui fait passer du rire au larme en un instant, qui choque autant qu'il libère en abordant des thèmes quasi-universels. Mais spécificité de l'humoriste, quand Louis C.K. décide de creuser les méandres de son esprit, il devient le roi de l'absurde, abordant des sujets complètement irrationnels et pourtant parfaitement hilarants.

Finalement, ses spectacles sont des mélanges explosifs, où l'on rit parfois à gorge déployée, parfois presque jaune. Où le fil conducteur se perd au fil des tergiversations du protagoniste mais où, toujours, on finit par retrouver son chemin dans une vérité crue. Un stand-up de haute voltige, précis et toujours sur le fil.

Source : Site GDP, Février 2025