HILDEBRANDT
(Scène Française)Concerts de Hildebrandt
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de Hildebrandt
Biographie de Hildebrandt
Hildebrandt : un drôle de patronyme, hérité de ces vieilles rivalités entre la France et l'Allemagne qu'il porte avec la fierté des peuples longtemps écartelés, et qu'il présente à chaque intro de ses concerts. Hildebrandt est donc né sur une fracture. Il est une fracture. Comme tous les chanteurs qui stoppent une aventure collective pour partir seul sur les routes. « Même si j'écrivais déjà les textes et les musiques dans mon groupe, j'avais envie de porter totalement mes chansons, de les assumer de A jusqu'à Z et d'explorer d'autres univers. Je savais que le chemin serait long, qu'il y aurait une période de transition pour passer d'un univers chanson française à une orientation plus pop, plus électro. Je suis quelqu'un qui a besoin de temps, qui envisage les choses à long terme. Toutes les chansons de l'album, sont nées au fil du temps depuis quatre ou cinq ans. »
Et il aura pris son temps. Le temps de construire son monde personnel, de composer en miniature, dans une écriture plus intime, où les mots pèsent moins quand l'espace sonore s'enrichit de couleurs feutrées, de tonalités mineures, de terres sèches et de vapeurs électroniques. Les premières pierres angulaires de son répertoire, - Vos Gueules, C'est jamais loin, Déjà, Coup d'Caillou et L'Essentiel à t'apprendre - ont été sculptées avec ses anciens comparses (Nicolas Barbaud et Pierre-Philippe Dangaly). Hildebrandt les a emportées dans son baluchon de voyageur solitaire, et les voici remodelées par les pattes félines de Lucas Thiéfaine et Dominique Ledudal.
Hildebrandt vogue au large, il s'est éloigné des rives de la chanson française et cela s'entend. Parce que les mots ne sont plus chez lui soutenus par la musique mais qu'ils s'insèrent comme une deuxième musique dans le décor orchestral. Comme un acteur se fond dans la scène, Hildebrandt chante dans l'écrin sonore, et il y mène un jeu de rôle avec les instruments au service du tableau final. Là où il n'est souvent question que d'espace, il crée le volume : voilà la force de son album « Les Animals ».
Sa voix, son écriture rôdent dans les ciels tissés par la musique. Elles dansent sur des carrousels de poche, se dandinent sur des étoiles électro pop dance (J'ai plein de pas) , suivent la lente cadence des marches hypnotiques (Un peu lasse, Les ondes) ou s'évadent dans des ballades capturées en cartes postales sépia (C'est jamais loin, Déjà..,) ... Hildebrandt y imprime le verbe dans une poésie un brin mélancolique, mais jamais désenchantée avec ce timbre et cette prosodie qui rappellent au fil des titres les acrobaties poétiques de Dionysos, la gravité de Noir Désir (Gracias, Vos Gueules, A quoi tu France ou L'essentiel à t'apprendre, un clin d'œil à Georges Brassens), l'élégance de Lescop ou le clair-obscur de Bertrand Belin.
Voilà, le film est là, sans images. A chacun de l'écouter, de le vivre, de s'y projeter en imaginant peut-être « Les Animals » en concept album : comme une longue marche depuis la rupture vers la nouvelle rencontre : la rencontre de son propre corps "animal". Vers la rencontre de soi !