LIVE REPORT / Interview de Parov Stelar au Sziget !

Parov Stelar est un des artistes incontournables de cette 24e édition du Sziget Festival, qui s'est déroulé sur l'Ile Obudai à Budapest du 10 au 17 août 2016. Avec les cinq musiciens de son Band (chanteuse, saxophoniste, trompettiste, batteur, bassiste-guitariste), le Dj-producteur-compositeur autrichien s'apprête à livrer un show qui s'annonce dantesque le 11 août sur la main stage du festival. Quelques heures avant de monter en scène, l'artiste de son vrai nom Marcus Füreder, a accordé une interview à Infoconcert.

Hello Marcus, vous avez commencé votre carrière comme DJ, pouvez-vous nous raconter vos débuts avec la musique électronique ?

Tout a commencé dans ma ville d'origine à Linz dans la fin des années 90, à cette époque la ville était réputée pour sa culture électronique avec beaucoup de clubs pour la plupart illégaux. Je distribuais alors des flyers pour de nouveaux types de festivals, j'étais alors designer graphique, c'était le début des raves. C'est vraiment mon premier contact avec la musique électronique, et cela m'a tout simplement fasciné, c'est comme ça que je suis devenu DJ.

Avez-vous encore le temps de pouvoir jouer en Club en tant que DJ avec l'enchaînement de vos tournées ?

Malheureusement non, mais cela me manque beaucoup ce bon vieux temps, le métier de DJ fait partie de mes racines profondes. Mais le Band a besoin de moi en ce moment.

Vous jouez justement ce soir sur la main stage du Sziget avec votre band, vous êtes considéré aujourd'hui comme l'un des meilleurs performers en live sur scène, quel est votre secret ?

Je pense que vous faites ce que vous ressentez en tant qu'artiste, et vous espérez ensuite que les gens ressentent les mêmes choses qui vous animent. Vous devez être complètement honnête, parce que les gens dans la foule vont immédiatement reconnaître si vous faites ce métier pour le business ou si vous êtes intimement convaincu par la justesse de ce que vous faites. Et si on arrive à transmettre à tout le monde sur scène toute la passion qui nous anime, alors la foule réagira positivement. Avec la révolution numérique, pleins de gens ont décidé de se mettre à la musique et pas toujours pour des bonnes raisons, le secret c'est d'être authentique et vraiment passionné.

Votre histoire d'amour avec le sampling a commencé a débuté avec un vinyle rayé de Billie Holiday, qui produisait un son spécial à cause de la rayure des boucles. Que pensez-vous de la résurrection du support vinyle ?

Je trouve que c'est incroyable, c'est une nouvelle révolution, cela signifie que les jeunes gens redécouvrent ce medium, c'est une forme de protestation. Une protestation solide contre le monde digital, les gens veulent des choses réelles, concrètes, or la digitalisation quelque part usurpe l'identité des jeunes. Si vous avez un vinyle dans les mains, vous pouvez le toucher, le ressentir, avoir le sentiment d'appartenance que vous ne pouvez pas trouver avec le streaming. Alors bien sûr le streaming est important et fait partie intégrante de notre monde aujourd'hui, mais laissez moi vous posez une question: de quoi vous souvenez-vous le mieux, votre premier vinyle acheté ou votre premier morceau téléchargé ?

Pouvez-vous nous en dire plus sur le milieu dans lequel vous avez grandi ? Faisiez-vous partie d'une famille de musiciens ?

Non absolument pas, ma mère était peintre, elle était très ésotérique, j'ai grandi avec elle, mon père lui venait d'un tout autre milieu, il était manager chez IBM, il voulait que je fasse de la programmation. Au final j'ai fait une synthèse des deux en faisant de la programmation musicale.

Vous êtes souvent considéré comme le père de l'electro-swing, comment définissez-vous votre musique ?

Vous savez la semaine dernière, un journaliste m'a dit que j'étais le roi de l'electro-swing, mais on sait tous ce qui arrive aux rois, ils se font décapiter ou empoisonner (rires). En fait, avec mon album précédent The art of sampling, j'ai dû faire une déclaration, car il y a tant d'influences dans ma musique que ça serait réducteur de résumer ma musique à electro-swing, je mixe toutes sortes de styles ensemble, mon art est de sampler.

Vous avez une réelle connexion avec la France, avec par exemple le nom de votre propre label 'Etage noir', d'où cela vient-il ?

Oui tout à fait, quand j'ai commencé à faire de la musique dans la cave de mes parents, ma mère me disait "ah tu vas encore dans cette chambre noire t'enfermer". Cette idée m'a plu, j'ai essayé de le traduire en allemand ou en anglais, et au final j'aimais la façon dont cela sonnait en français "Etage noir", cela sonne sexy (rires).

Vous avez fait beaucoup de collaborations avec de grands artistes pop actuels comme Lady Gaga ou encore Lana Del Ray, mais quel serait la collaboration de vos rêves si vous deviez choisir un artiste ?

Alors sans hésiter, je répondrais Billie Holiday, bon malheureusement elle est morte, mais ça serait fantastique, ou encore Amy Winehouse. Donc bon je préfère faire attention à mon prochain souhait (rires).

Vous avez sorti en mars 2016 un album live intitulé Live@Pukkelpop, est ce que c'était un souhait de longue date ?

Oui tout à fait, je pense que tous les groupes ont ce souhait de faire un enregistrement en live, et me concernant cela m'a pris 10 ans avant de pouvoir trouver le recording live qui correspondait exactement à ce que je voulais retranscrire comme atmosphère. Après Pukkelpop je savais que je tenais le bon enregistrement, le son était parfait, la foule très receptive, ce n'était peut-être pas notre plus grand show que nous avons fait mais ça sonnait parfaitement.

Quand est-ce qu'on pourra vous voir en live en France ?

Alors je suis très occupé en ce moment avec la sortie d'un single en Septembre, mais je suis très content d'avoir trois dates en France d'ici la fin de l'année, une au Zénith de Nantes en Novembre, et deux en décembre avec le Zénith Arena de Lille et le Summum de Grenoble.

Merci beaucoup pour cet interview, on y sera assurément pour des shows toujours incroyables!

Interview réalisée par Alexandre Lavallée