Chilly Gonzales en concert à Paris, à l'Olympia le 23/09, on y était et on vous raconte !
Vissé sur son tabouret, en peignoir chic, tatanes habituelles en plastique et chaussettes vertes aux pieds, Gonzo ne quittera pas son piano durant plus de deux heures, quels que soient l'intensité ou le climat des répertoires explorés, c'est-à-dire à peu près tous ! Difficile d'évaluer si le public s'était préparé à une soirée piano solo ou «Hip-pop » électrique tant l'ambiance du début jusqu'à la fin confirmait sa capacité d'imaginer sa version d'un siècle de musique.
C'est la partie classique qui forme la première heure du show, avec toute la dextérité impressionnante d'un jeu aussi fin que percussif. On pense aussi bien à Randy Weston - pour son rapport à l'instrument qui se transformerait presque en section rythmique coffrée-, qu'à Richard Clayderman, (référence avouée et invitée sur l'album) pour son côté facile et grand public qui tempère les instants fous. Les parties très techniques sur les touches n'abandonnent jamais la musicalité, dessinant les sourires ou laissant bouche-bée à tous les rangs.
Après une bonne heure de cet univers baroque et iconoclaste, démarre la seconde partie plus pop et chantée, accompagné notamment de son live-band (violoncelle, mezzo violon, contrebasse...). Le désormais citoyen français profitera de ce concert pour raconter la genèse de son nouvel album ‘French kiss' (album paru le 15 septembre dernier) et mettre en lumière les complices de son premier essai dans la langue de Molière. Il s'en amuse d'ailleurs en avouant que si ses rimes sont pauvres (pomme de terre avec Adolf Hitler !), celles du rappeur Teki Latex sont sources de génie selon ses propres mots. On apprendra ici qu'il lui doit notamment l'idée d'inviter Juliette Armanet sur l'album - son esprit joueur, cherchant de la haute couture façon l'Armani de la chanson, pensera naturellement à Armanet pour le titre Piano à Paris -. Présente exceptionnellement pour ce seul soir, Juliette Armanet sera l'invitée vocale de Gonzo mais ne volera cependant pas la vedette. C'est Bonnie Banane, également conviée ce soir-là, qui lui offrira l'un des plus beaux moments de poésie et d'émotions avec leur magnifique duo hommage à Notre Dame, imaginé le soir de l'incendie de la cathédrale, sur Il pleut sur Notre-Dame. Frissons garantis.
Poète, pianiste, conteur, esthète et fantasque, la liste est longue pour décrire cet artiste multi-facette qui proposera ce soir 2h30 de concert, traversé par des références allant de Gabriel Fauré à Teki Latex, en passant par Véronique Sanson. S'il revendique sa double nationalité franco-canadienne, Gonzales reste néanmoins très américain dans son approche du spectacle en forme de show TV, jouant avec le feu des clichés sans jamais se brûler. Une tournée immanquable, et la vraie bonne nouvelle est qu'elle ne fait que commencer !
Report live par Hervé Riesen (Fip - Radio France)
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Pour fêter la sortie de son album "French Kiss", le maestro canadien puise dans ses souvenirs et prend les rênes de la programmation de FIP (Radio France) : réécoutez ici la FACE A / réécoutez ici la FACE B de Chilly Gonzales dans ‘Comme à la Radio'.