JB DUNCKEL

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(Scène Française)
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Biographie de Jb Dunckel

Jean-Benoît Dunckel revient en homme augmenté avec la rare odyssée futuriste et optimiste de notre époque, l'album H+. Le studio de création français Akatre le projette dans cet espace utopique sur le visuel de la pochette de cet album, qui sortira plus de dix ans après celui qu'il portait sous le nom de Darkel (2006), et peu après ses projets parallèles Tomorrow's World avec Lou Hayter (2013) et Starwalker avec Barði Jóhannsson (2015).

"H +"est un emprunt au symbole du transhumanisme et à celui de l'atome hydrogène séparé de son unique électron. En effet, après avoir opposé ses activités en solo à celles de Air avec son pseudo Darkel, "pour ne pas être soluble dans Air, car Air était blanc et Darkel noir", Jean-Benoît Dunckel a souhaité réajuster son cap et retrouver son entièreté. "Je tire l'expérience sonore de Air, et c'est la continuation solo de mon son de Air, sans renier le passé.

C'est une corde que je tire et que j'assume", éclaire-t-il. Si le succès de Air est toujours manifeste avec des tournées complètes sur tous les points du globe, en revanche le duo n'a pas produit de nouvelle musique depuis 5 ans.

Fort de son expérience exponentielle en tant que compositeur de musiques de films (K.O. de Fabrice Gobert en 2017, Swagger d'Olivier Babinet et Summer d'Alanté Kavaïté, tous deux sortis en 2015), il a gardé en studio son goût des violons et de l'improvisation. Beaucoup des titres sont partis d'embryons de mélodies au piano et de chants déliés, plus libre que jamais.

A force de chanter fort avec Air lors des tournées, sa voix s'est améliorée, a trouvé son souffle et un timbre plus vaste, toujours hermaphrodite. Avec un art du transformisme et de la longévité, dans la continuité de David Bowie, ses bulles musicales douillettes qu'on imagine écouter dans un cosmic jazz du futur à l'âge de 3000 ans sont pensées avec son idéal "sex & space", qu'il garde en tête en écrivant.

Avec ses synthés fétiches, le MS20 et le Arp 2600 parmi son arsenal, JB Dunckel a longtemps mûri cet album dans son vaisseau, comme un pied-de-nez à la vague des dystopies, qui coulent tous nos espoirs. Lui, fait flotter un futur où règne le "transhumanisme romantique, avec la possibilité en tant qu'homme de ne plus jamais vieillir et faire durer son amour de façon éternelle".

Le titre inaugural de H+, Hold On, est aussi celui du "retour du mojo". Les paroles "Daddy's coming home" se réverbèrent alors. Il en nuance le côté un brin vicieux "quand on se sent un peu déprimé, l'envie de quelqu'un maintient en vie avec une promesse de jouissance", détaille-t-il.

Le spongieux Love Machine tend vers la même orbite, avec les déclarations d'un homme plus âgé amouraché d'une femme plus jeune. Ce titre est tiré d'improvisations sonores avec l'artiste numérique et plasticien Jacques Perconte avec qui il s'est produit à de multiples reprises ces dernières années pour des "Hypersoleils" mémorables. Il décline alors soniquement le même thème avec des variations dont le niveau d'énergie va décroissant.

H+ est un album issu de son culte de l'analogique et de son goût du filtrage. "Je voulais explorer le metamorphosis, le fait que la couleur des sons change mais que la mélodie reste la même pour assurer un continuum spectral", précise-t-il, se félicitant d'avoir ces possibilités aujourd'hui grâce aux moyens informatiques, exploités au maximum avec son jeune ingénieur du son dans le studio de Air, le studio Atlas, situé aux Buttes Chaumont dans le 19ème arrondissement de Paris.

C'est un rare oasis de paix dans le paysage urbain parisien, tout comme le titre The Garden redescend d'ailleurs sur terre le temps de dépeindre cet espace de nature nécessaire pour survivre à la ville. C'est un parc "qui se crée musicalement. comme sur scène on peut se créer une bulle de force où personne ne vous observe et dans lequel on peut se libérer de la partition" précise JB Dunckel. L'album a été nourri pourtant par la science-fiction, en particulier par le film Ex Machina (Alex Garland, 2015), où l'on croise des robots très avancés et un homme qui crée lui-même ses petites amies.

Le noyau de l'album est Transhumanity, fruit de ses lectures de la presse, dont il a réussi à extraire une vision positive du futur où l'homme sera sauvé par la science. "Cet album pressent un autre système", prévient-il avec un air de mystère."Here come the new men, their life has no end", entonne-t-il comme un chant de bienvenue pour une nouvelle sorte d'homme sans fin, qui met à profit son temps de vie pour apprendre plus et aimer mieux.

L'instrumental Quartz, intervient comme une pause jubilatoire et japonisante, une promenade parmi des minéraux rares d'une planète à l'équilibre parfait.
Slow Down The Wind (Up), convie Lou Hayter, l'ancienne chanteuse de New Young Pony Club avec qui il a formé le duo Tomorrow's World, annonçant déjà son intérêt pour l'avenir plutôt que de fossoyer le passé. C'est cependant un titre "à la Beach Boys, au même thème modulé", admet-il pour décrire cette bluette du futur.

Après en avoir planté le décor, il lance l'invitation à rejoindre l'âge spatial avec Space Age, à faire partie de "l'aventure humaine qui va finir dans l'espace". JB Dunckel y déplore le "stone age mind", des êtres que nous sommes encore, pas très évolués, violents et dans l'ego.
In Between The Two Moons improvise une parenthèse "érotique et particulièrement improvisée". Ses synthés lancinants et ses percussions tribales raccrochent à la terre pour mieux rebondir. Show Your Love s'écoute comme une impulsion à dire mieux et plus souvent son amour.

"C'est une chanson pour décontracter et pour dire : exprime-toi", précise Jean-Benoît Dunckel.
Ballad Non Sense met fin au voyage dans des tons cristallisant toute l'ambiance de l'album, avec des vocalises de Guillemette Foucard "un son de Twin Peaks du futur", en mixant synthés analogiques, digitaux et violons et en offrant des solos invitant à lâcher prise et prendre de la hauteur.

Charline Lecarpentier pour le site jbdunckel.com, le 12/03/2018


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